Nicolas Maluca | L'Orpailleur

Newsletter

Inscrivez-vous à la Newsletter pour ne rien rater des auteurs Les Plumes Libres

Newsletter

Inscrivez-vous à la Newsletter pour ne rien rater des auteurs Les Plumes Libres

L'Orpailleur

Roman de Nicolas Maluca

Thriller Suspense Huis-clos Ecriture Amour Procrastination Littérature française
• 12 avis
Vous rêvez d'écrire un roman ? Lui aussi !

Arthur, jeune auteur pétri de doutes, profite du confinement de novembre 2020 pour s’inscrire à un stage d’écriture.

Pendant un mois, il va s’isoler avec six autres écrivains dans le prieuré Saint-François, loin de toutes les distractions quotidiennes qui l’empêchent de terminer ses romans.

Auprès de ses nouveaux complices, Jean-Patrick le doyen et Anaïs la jolie blogueuse, il devra faire preuve de courage et de persévérance pour écrire le mot « fin ».

Car l’exigeant maitre Savigny, aux principes rigides et aux règles strictes, ne tolèrera aucune paresse. 

Caractéristiques
Longueur (Broché) • 322 pages
Date de parution • 1 novembre 2021
ISBN (Broché) • 9798548251831
À partir de • 16 ans
Sur les réseaux
Broché
15.00 €

Disponible dans les librairies suivantes :

Espace Culturel E.Leclerc Ylium - Les Sables d'Olonne
Amazon
Ebook
3.99 €

Disponible dans les librairies suivantes :

Amazon - Kindle

Ils ont aimé

Mots des lecteurs

Un livre pour moi ?

Est-ce que ce livre est fait pour moi ? Est-il fait pour un ami ?
Je vous aide à répondre.

J'adore les histoires à suspense
J'aime les huis-clos
J'adore quand les personnages en bavent
J'aimerais bien écrire un roman
Je sais ce qu'est la procrastination
Je cherche un bon divertissement

Vous êtes d'accord avec une majorité de ces points ?
Ce livre est fait pour vous !

Questions

Réponses

Comment est venue l’idée de L’Orpailleur ?

L’idée du roman m’est venue très simplement le jour où j’ai décidé de me lancer dans le Nanowrimo, un défi d’écriture. C’était un peu avant novembre 2020. J’avais de nombreuses idées dans les tiroirs, mais je souhaitais repartir à zéro, sur un projet neuf. Comme le défi commençait le premier novembre, je n’avais pas beaucoup de temps pour le préparer, encore moins pour faire des recherches. Il fallait un sujet que je maitrise. Qu’est-ce que je connaissais de mieux qu’un auteur débutant qui n’arrive pas à terminer un roman et qui se lance dans un défi d’écriture ?

Le Nanowrimo sert de cadre au récit, qu’est-ce que c’est au juste ?

Le nanowrimo, c’est le nom condensé pour National Novel Writing Month. C’est un défi d’écriture créé en 1999 aux USA dont le but est d’écrire 50 000 mots en un mois, ce qui correspond à un petit roman. Ça se passe pendant le mois de novembre. Le 30 à 23 h 59, vous devez avoir franchi les 50 000 mots. Il n’y a pas d’arbitre, chacun le fait comme il l’entend et il n’y a rien à gagner, seulement la satisfaction d’avoir réussi. L’objectif de ce défi c’est de se focaliser sur la quantité et non la qualité, c’est inhiber la peur de mal écrire.

Tu as donc fait ton Nanowrimo en même temps que ton héros, comment ça s’est passé pour toi ?

Pas bien ! J’ai tenu le rythme pendant une douzaine de jour avant de freiner et finalement arrêter. J’ai plusieurs fois tenté le Nanowrimo sans succès.

Probablement parce qu’il n’y avait pas le maitre Savigny sur ton dos ?

Surement ! Cela dit, je ne regrette pas d’avoir essayé, car ce fut la rampe de lancement pour l’écriture de L’Orpailleur. Quand je l’ai repris quelques mois plus tard, j’ai été content de trouver tout ce travail fait en novembre et ça a été plus facile de s’y remettre et de l’amener à terme.

Ça t’aurait plu de faire le nanowrimo dans le cadre d’un stage, coupé du monde pendant un mois, comme le propose le maitre Savigny ?

Oui, si j’avais eu un mois libre, comme c’est le cas pour Arthur à cause du confinement, j’aurais pu m’inscrire à ce genre de stage. Mais bon, si je devais le faire, je m’informerais des conditions d’encadrements du stage ! Je ne tiens pas à vivre la même expérience qu’Arthur.

Le roman commence par : « J’aimais écrire et j’ignorais pourquoi, tant, par ailleurs, cette activité me torturait ». C’est Arthur ou Nicolas qui parle ?

Les deux. Et je pense que nous ne sommes pas les seuls auteurs à ressentir cela. Oui, on adore écrire. Oui, parfois c’est magique et on trouve des idées qui refont notre journée. Mais qu’est-ce que c’est dur souvent ! C’est valable dans plein de domaines. Je suppose que le coureur qui se lance dans un marathon se dit plusieurs fois sur son parcours : « Qu’est-ce que je fais dans cette galère ? Pourquoi je m’impose cela ? ». Pourtant, je n’ai aucun doute qu’il aime courir, c’est pour ça qu’il recommencera l’année d’après. Au-delà de la difficulté d’écrire, il y avait autre chose qui me blessait profondément, tout comme Arthur, c’était mon incapacité à terminer un roman.

Le roman parle aussi de procrastination ?

Oui, la remise au lendemain de l’écriture de son roman, parce qu’on a peur de l’affronter, on a peur de ne pas être à la hauteur. Le maitre Savigny a horreur de la procrastination et il va faire comprendre à ses élèves qu’elle n’a pas sa place dans le stage d’écriture.

L'Orpailleur, c'est curieux comme titre pour un roman qui parle d'écriture ?

J'avoue, c'est un peu étrange. C'est une analogie que fait le maitre de stage entre les mineurs, les orpailleurs et le travail des auteurs. Il faut lire le discours de bienvenue du maitre pour comprendre ce qu'il veut dire.

 

Les premières pages

À lire
L'Orpailleur
1

1

J’aimais écrire et j’ignorais pourquoi, tant, par ailleurs, cette activité me torturait.

J’éprouvais un immense plaisir à bâtir des histoires, à imaginer des personnages, à leur donner un père, une mère, des amis, à discuter avec eux, à m’introduire dans leur intimité, à leur glisser des bâtons dans les roues pour, finalement, les sauver des pires situations.

J’adorais voyager dans des lieux fantastiques, déambuler dans des villes juste en fermant les yeux, rouler à vive allure sur des routes sans fin, édifier des maisons et des châteaux hors de prix. Dans ces mondes que je construisais, tout m’était permis.

Je me passionnais pour des sujets étranges et me documentais à leur propos, naviguant de découverte en découverte, profitant de cette excuse pour rassasier ma soif de connaissances.

Oui, l’écriture m’offrait des moments sucrés. Mais ces douceurs se payaient cher ; la médaille cachait son revers.

Mon processus de création débutait toujours ainsi : emporté par une idée fulgurante, je construisais un plan sommaire qui couvrait le premier acte jusqu’au commencement du deuxième, ce moment où le héros se lance dans l’aventure. Alors, l’excitation montait, et je n’avais qu’une seule envie : écrire. Écrire pour devenir mon premier lecteur. M’accorder l’indiscrétion d’un bout de l’œuvre finale.

Pour répondre à ce besoin pressant, j’ouvrais un document Word vierge, je fonçais tête baissée, déroulais les trois premiers chapitres et puis…

Page blanche.

Dans l’imaginaire romantique qui entoure l’écrivain, celui qui est confronté à la page blanche est en manque d’idées. Il ne sait pas quoi raconter. Sa muse est partie, l’inspiration avec. En attendant que les deux rappliquent, il se noie dans l’absinthe, il reste oisif, les yeux rivés sur le lustre de sa chambre qui disparait petit à petit dans le nuage de fumée de ses Marlboro. Et puis, surgissant de nulle part, une bonne fée apparait. Elle agite sa baguette magique. La lumière inonde la pièce, l’auteur a un éclair de génie. Un sourire se dessine sur son visage, il vide son verre, écrase son mégot de cigarette, se frotte les mains et se lance dans son récit jusqu’au mot « fin ».

Bien entendu, la réalité diffère.

Le problème n’est pas de savoir « quoi » raconter. Un auteur ne manque jamais d’idées. Il en croise quatre dans la rue en allant chercher ses croissants le matin. Il en rencontre deux ou trois en lisant la presse, une bonne en déjeunant avec ses amis et quelques autres le soir quand il est allongé dans son lit, juste avant de fermer les yeux. Il y a des milliers d’idées autour de nous et aucune n’est mauvaise.

Non. L’écrivain a bien une notion de ce qu’il veut raconter. Dans son esprit, l’œuvre existe déjà. Elle flotte, forme imparfaite dont il ne saisit pas tous les détails, mais en distingue le contour. La grande difficulté consiste à transférer cette masse depuis sa pensée jusqu’à la feuille de papier, à travers un trou gros comme la bille d’un stylo Bic.

Voilà pourquoi je me trouvais devant une page blanche.

Ce n’était pas le « quoi » mon problème. C’était le « comment ». Comment raconter mon histoire pour la rendre délectable pour le lecteur ? Dans quel sens la poursuivre ? À quelle question devais-je d’abord répondre ? Quelle interrogation devais-je faire naitre chez le lecteur ? Comment mon personnage devait-il réagir ? À quoi ressemblait son bureau, sa chambre ? Que buvait-il le matin ? Pourquoi méritait-t-il autant de soucis ?

Toutes ces inconnues suscitaient en moi la peur d’échouer, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d’être jugé, la peur de tromper mon monde et mille autres angoisses qui me paralysaient.

Au fond de moi, je savais à quoi ressemblait mon histoire, mais j’étais incapable de la mettre sur le papier, comme quelqu’un que l’on pourrait reconnaitre sans pouvoir le décrire.

Mon récit restait dans cet état. Une dalle sans murs. Una Sagrada Família.

Pour en finir avec lui, pour l’enterrer définitivement, une autre idée émergeait dans mon esprit. Une idée formidable, brillante, limpide, qui me semblait d’une facilité déconcertante à écrire comparée à l’histoire précédente.

Et ainsi, d’idée en idée, l’une poussant l’autre du bureau, je me retrouvais avec un tiroir chargé d’une cinquantaine de chapitres, pièces détachées d’une douzaine de romans inachevés. Comme si j’accouchais d’un bras, d’une tête, d’un pied, mais jamais d’un bébé complet.

Chaque tentative qui finissait au fond de ce tiroir claquait sur moi comme un fouet.

J’en gardais une plaie profonde et brûlante qui ne cicatrisait jamais vraiment. Elle me renvoyait vers mon incapacité à écrire un livre complet et, plus généralement, à finir quoi que ce soit. Plus le temps passait et plus je doutais de ma capacité à atteindre, un jour, le Graal.

Mais pourquoi je m’infligeais cela ? Personne ne m’obligeait à écrire. Pourquoi je me sentais coupable à perdre mon temps sur les réseaux sociaux plutôt qu’à l’utiliser pour écrire ? Je ne devais de compte à personne. J’avais le droit de paresser. Étais-je maso ?

Mille fois je décidai d’abandonner ce passe-temps.

Et quelques semaines plus tard, le manque s’insinuait dans tout mon être. Le moindre détail, la moindre anecdote croisée dans la rue m’incitait à replonger. Je voyais des histoires partout et je résistais tant bien que mal pendant quelques jours… jusqu’à l’explosion. Un concept génial s’emparait de moi et désirait que je le partage avec le monde entier. Emporté par cette vague d’enthousiasme, je m’élançais à l’assaut d’une nouvelle montagne, convaincu d’arriver cette fois au sommet. En vain.

Mais il y a un an, alors que je n’avais plus écrit un mot depuis des mois, que mes plaies guérissaient, les circonstances offertes par 2020 me poussèrent à relever encore une fois le défi. Une dernière fois.

Terminer un roman.